« Mais, tu es diabétique? »

Hier,  je parlais à un ami que je n’avais pas vu depuis une éternité.

Je pensais qu’il savait que j’étais diabétique. Je pensais, qu’il avait lu certains de mes partages d’articles, ou certains de mes posts, via mon profil Facebook personnel.

Mais non.
Queneni

Je lâche un  » d’ailleurs, je suis diabétique à cause de mon désir de maternité ». Nous parlions alors de parentalité, de choix de devenir parents  du pourquoi j’ai mis 8 ans pour avoir mon premier enfant. etc…
Là; le blanc complet .
Le silence , puis un : « Mais,tu es diabétique? « .

Alors ce blanc a sonné, comme un carillon dans ma tête. Répétitif, et très énervant.
Il faut donc expliquer. Parce que; au fait, comment devient on diabétique, si on n’est pas type 1, si on ne naît pas avec la maladie?

Alors expliquer , et par où commencer?

Parce qu’il me connaît d’avant. Et avant j’étais tellement mieux.

Avant, je n’avais pas cette sensation de maladie permanente, contre laquelle je lutte.  
Je vis avec certes , mais je ne vis pas pour elle.

Du coup, elle n’est ni mon amie, ni mon ennemie, juste une colocataire indésirable.

Alors par où commencer? 

  • Par cette opération en octobre 2009, qui a mis fin à cette vie d’avant?  Et que je regretterai toute ma vie.
  • A cette hospitalisation de quasi 3 mois pour sortir de l’infection post op contractée par cet endoscope mal stérilisé. 
  • De se rétablir de l’embolie pulmonaire, que j’ai fait où prendre une douche me semblait être un supplice/
  • A ces 17 premiers kilos pris pendant ces quasi 3 mois d’hospitalisation et les suivants, perdus pris, repris reperdus… 
  • A cette lutte quotidienne pour ne pas sombrer dans l’hyperglycémie, ou l’hypoglycémie.  
  • A ces traitements, ces aiguilles, ces pompes à insulines , ces rendez vous médicaux, ces suivis que j’ai pour que la maladie touche le moins d’organes possible.
  • A ces  grossesses compliquées, menée comme j’ai pu et celle ci que je mène comme je veux. 
  • A cette malformation cardiaque, « donnée » à mon fils à cause de mon diabète et qui me hante de culpabilité. 
  • A cette vie de diabétique, que je partage ici et que je porte comme un étendard , avec un « Oui, on peut vivre après »… 

Par où commencer? 

J’ai éludé, un simple, « beh oui septicémie post; pancréas foutu » . Un si petit résumé, qui englobe un vie complète chamboulée. Et j’ai continué sur notre conversation, en parlant aussi vite que possible, comme si un monstre me poursuivait, comme si ma vie en dépendait. Juste pour ne pas avoir de questions  sur le pourquoi du comment, et le comment du après…

 Je pense qu’il avait des questions. Je pense qu’il avait des interrogations, je pense qu’il a compris que je n’étais pas prête. Parler de la maladie, à quelqu’un qui me connaît d’avant est très difficile pour moi. Comme une brûlure au fer rouge qui continue à fumer depuis toutes ces années. Avant je n’étais pas « malade »et aujourd’hui, je le suis pour toujours…

Alors voilà, devenir diabétique, c’est accepter, et continuer d’avancer. Avancer différemment, avancer malgré tout, avancer pour se soigner , avancer pour vivre…

N’hésitez pas à vous tester,  la maladie peut arriver par surprise, sans que l’on s’y attende, juste avec une petite opération… 

La maladie, peut arriver, et s’installer et ne plus jamais vous quitter… 


#‎diabète‬ 
#‎contrelediabete‬

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