Avec son diabétologue, une histoire de confiance et d’écoute

Je vois mon diabétologue, tous les mois pour mon suivi de grossesse. Et tous les 3 mois pour mon suivi de diabétique hors grossesse, voir parfois tous les 6 mois, si tout va bien et qu’il a de la place sur son agenda. Une relation de confiance s’est installée, même si elle a pris du temps. Mais j’ai été infidèle et je l’ai regretté.

Cela fait un an et demi que je suis suivie par le Docteur V. J’avais des doutes au début, car il est extrêmement franc et direct. Qu’il est pour que je subisse une sleeve (une chirurgie qui vise à réduire la taille de l’estomac, pour perdre du poids), alors que je suis contre,
Selon lui, je « serai mieux après et que mon diabète s’améliorera ».
Je m’étais un peu braquée, car il m’avait dit que je ne perdrais jamais plus de 10 kg sans sleeve.
Pour lui montrer que je pouvais le faire j’en avais perdu 26 (mais à quel prix).
A tel point qu’il m’avait demandé de « reprendre 10 kg » parce que je sortais de la zone d’acceptation pour l’opération. Ce que  bien sur, j’avais refusé.
Je voulais lui montrer que c’était possible sans opération, sans mutilation d’un organe, et encore moins sans risque de me re-faire une septicémie.  Parce que c’est surtout de cela qu’il s’agit.
Ma peur phobique de toute infection post opératoire.

En vrai, je pense que  j’étais ultra chouchoutée, voir trop,  dans ma clinique à Pau avec une équipe super bienveillante. Où au finish, je n’avais pas grand chose à penser, et où on ne me jugeait pas.
Et je me laissais porter, oubliant que je devais être active dans les soins et non passive.

Aujourd’hui,  je lui fais confiance et cela n’a pas toujours été le cas.

En octobre 2017, n’arrivant plus à gérer, et n’arrivant pas à avoir un rendez vous rapide, car malheureusement, ici, dans la région bordelaise, il y a pénurie de spécialistes.
Je me suis dirigée vers le diabétologue, du petit hôpital du coin, dans l’espoir qu’il puisse trouver une solution à mes hyperglycémies. L’urgence de ma situation ne faisait aucun doute.
Hypers à plus de 5 grammes, et maintenant que je sais identifier mon problème, un soupçon de diaboulimie. Je ne m’injectais pas assez d’insuline.

Je me suis rendue à mon rendez vous pleine d’espoir. Je lui ai expliqué ma situation: perte de poids, allaitement, comptage des glucides, etc…
Je lui  ai raconté mes antécèdants: septicémie post op, et mise sous pompe.
Avec un essai de Victoza pour tenter de relancer (si je puis dire) le pancréas, où un cuisant échec m’a conduite à reprendre la pompe, puis à passer aux injections.
Je lui  ai donné mon traitement . Il  a décidé de tout changer.  Et là, sans même avoir pris le temps d’écouter enfin, d’avoir écouté ce que je lui ai raconté, il me prescrit du « Victoza pour diabète de type 2 » qui en plus, va m’aider à continuer à perdre du poids.
A savoir que ce n’est pas une insuline, mais ce n’est pas le sujet.
Que  bien sur, cela n’a pas fonctionné la première fois, et surtout que c’est totalement incompatible avec l’allaitement.Et pourtant, je lui ai précisé deux fois que j’allaitais ma fille .
En vrai, il était dans son « trip » ou plutôt dans sa bulle, qui se résume par des syllogismes  type 2 = problème d’alimentation  …
Je ne suis pas type 2. Je n’ai pas de soucis d’alimentation et je ne suis pas « grosse » car je mange trop. Mais c’est assez compliqué pour certains de le comprendre et de l’entendre. Et j’allaite !
J’ai cessé de parler, d’expliquer. En rentrant, j’ai jeté l’ordonnance, et j’ai continué avec mon ancien traitement, pendant 2 mois. De toute façon mon corps me jouait des tours. Et je suis tombée enceinte sans le savoir, avec des glycémies à plus de 4 grammes. 

Tous les diabétologues, n’ont pas cette capacité d’écoute et d’empathie.
Je m’en suis déjà rendue  compte à mon arrivée dans la région, où j’avais déjà eu une mauvaise expérience avec une diabétologue de Libourne, qui avait eu des mots assez durs, car en fin de grossesse, je refusais toute hospitalisation.  Parfois ils oublient, que la maladie n’est pas la seule chose à prendre en considération. Pour nous, enfants et absence de mode de garde posait un problème essentiel , n’ayant aucune famille dans la région.
Mon diabéto, le Docteur V. l’a compris, et l’accepte. Parce  que son expérience de parent de 4 enfants, fait de lui une personne plus à l’écoute de ce type de détail.
On a repris les choses en main. 
Et de 10 en octobre, d’hémoglobine glyquée, je suis passée en 2 mois à 7,8, et j’ai bon espoir de descendre encore. Le capteur  Freestyle a bien aidé. 

Mais surtout, il m’a remotivé et m’a encouragé, à recommencer à vivre avec mon diabète tout simplement.

Et chez vous, quelle relation avez vous avec votre diabétologue?

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