ÊTRE UNE FUTURE MAMAN DIABETIQUE : naissance d’Arthur …

Parce que cette deuxième grossesse ne ressemble en rien à la première…
Parce que cette deuxième grossesse comporte un challenge de la dernière heure : accoucher par voie basse après une césarienne…
Parce que sans ma première grossesse et cette césarienne d’urgence, je ne vivrai pas cette grossesse comme je vis celle ci…

… il fallait bien que je commence par vous raconter cette fin de grossesse chaotique, cette césarienne à la fois bien, et mal vécu, et surtout ma rencontre avec mon petit prince. 

Pour moi, je n’ai pas accouché, non, j’ai eu une césarienne, c’est un acte chirurgical.C’est une opération en vue de faire naître un enfant.
 Et désolée pour celles qui le vivent bien, qui pensent que c’est « accoucher », mais non, une césarienne ce n’est pas un accouchement.
 Et je n’idéalise pas une naissance naturelle, car on déguste aussi, bien au contraire, je me suis préparée à souffrir…

L’an dernier pour mon fils dès le premier mois de grossesse, on m’a parlé « césarienne » car:
 je SUIS diabètique

J’ai  tout de même réussi à imposer avoir un déclenchement programmé. Après 2 semaines d’hospitalisation à la maternité de niveau 3 où j’étais,  car lors d’un contrôle à la maison, le monito n’etait pas bon, mon petit prince montrait des signes de problème de rythme (eh oui déjà). 

Mais, je sais maintenant, que c’était prévu que cela se termine en césarienne quoiqu’il arrive… car d’une part j’avais pas le col favorable bien « qu’ouverte à 2 » depuis 2 mois. Et d’autre part,  j’ai pas eu de pose de gel qui aurait pu aider à faire maturer le col, mais directement le tampon de propress, qui provoque des contractions.

Dès le retour en chambre une heure après la pose du tampon monito, monito et monito… bébé allait bien…

Je pouvais bouger entre deux monitos, faire du ballon,  marcher, me tordre dans tous les sens, rire avec le futur papa … 

Les contractions dès 10h49 étaient assez fortes, 10h51,12h05,12h12,12h20,12h26,12h28,12h33 etttttcccccccc.Col ouvert jusqu’à 3 …

 Vers 15h31, mon fils a commencé à  faire de petites arythmies. Cela faisait un lonnnnngggg moment que j’étais allongée pour le monito, oubliée dans mon lit par le personnel après mon super repas de diabètique insipide et surtout absolument pas diététique. La  sage femme, m’a fait descendre en salle de naissance pour faire un monito avec un super appareil. Là, encore plus attachée que jamais, je ne pouvais quasi plus bouger…
Et confidences, pour confidences,  je me faisais engueuler, car je ne voulais pas faire pipi dans le bassin, mais que je me débranchais pour aller aux toilettes. Compte tenu de ma phobie de l’hygiène a l’hôpital,avec une septicémie post op (bilan d’infertilité en 2009) dû à un endoscope mal stérilisé. Il était hors de question que je pose mes fesses sur ce bassin où des centaines de femmes sont passés.

Mon fils a fait des bradycardies et panique à bord, 5 personnes sont rentrés dans la salle de naissance. Et là on ne s’est pas adressé à moi, mais à mon mari, sans ménagement,  et c’est lui qui a pris la décision, ou plutôt c’est à lui, qu’on a dit, « c’est comme ça pas autrement ». Moi j’étais de la viande arnachée sur le lit comme un rôti dans son jus, et personne ne me regardait ou ne s’adressait à moi. La douleur était importante, les contractions vraiment douloureuses mais je n’ai même pas eu le temps de dire quelque chose, de poser des questions, ou même de demander une « rachi « (anesthésie rachidienne éeridurale) afin que je sois éveillée.
 Tout était prêt avant même que mon homme réponde, tout était organisé,  et dans le compte rendu, on ne parle que de la césarienne et non pas du déclenchement, dans mon dossier, on ne parle que de la césarienne et ce avant le 17 juillet.

Du coup, anesthésie générale sans me demander mon reste. On me fait monter sur le billot, je déguste encore des contractions, je pleurs, j’ai peur…  pas eu le temps d’embrasser mon mari, a qui on a demandé d’aller chercher les affaires d’Arthur. Pas eu le temps de lui dire que je l’aime…

Double dose de produits, car j’ai des veines fines, et le produit passait mal selon eux. J’avais prévenue l’infirmière à 9h du matin, quand elle est venue me poser le cathé… je lui ai même montré » la » veine , après autant d’opérations des chevilles, ou d’opérations tout court, on sait où ça marche et où ça pète… mais non, queneni, un cathé sur la main, juste sur la plus petite veine , car je cite  » c’est ce que veux l’anesthésiste », 6 fois qu’elle s’y est reprise la bourrine, et sur les deux mains …
Du coup, avec cette double dose,  réveil vers 23 h alors que j’étais césarisée à 17h10 et que mon loulou est né à 17h17…

Mais j’étais réveillé avant, j’entendais tout, mais je ne pouvais pas ouvrir les yeux, ni bouger, ni rien. Et là c’était flippant, genre le corps qui ne répond plus… je me suis retrouvée comme dans « le Scaphandre et le Papillon », prisonnière pendant des heures… (je vous invite à lire ce livre poignant, qui m’a aidé à relativiser cette expérience, j’ai pensé à son auteur, mort  et à ce qu’il vivait).

Mon mari a vu mon fils partir pour un scanner, sous oxygène dans une couveuse. Mais n’a pas pu le suivre ni pour les soins, ni rien. Il était « indésirable » au scanner…  Il ne l’a vu qu’à 22h ,en neonat, quand la sage femme de nuit inquiète de mon retour lui a demandé s’il avait de mes nouvelles, et qui l’a accompagné en néonat.  Cela devait durer 1 heure avant qu’il soit avec moi, ou  qu’il puisse faire du peau à peau avec notre fils, mais rien…

Je crois qu’il a vécu à ce moment là,  le plus long moment de solitude et d’inquiètude de sa vie.

Je me réveille enfin, j’ouvre les yeux, mon corps commence à bouger, et retour en chambre, et là, que dire, j’étais vide, et ma chambre était vide. Fils en neonat jusqu’au lendemain, a qui on avait donné un bibi alors que j’avais clairement exprimé mon refus.

Mon seul plaisir, malgré le chaos de ce réveil et de cette césarienne, c’est d’avoir à mon arrivée 2 magnifiques photo de mon fils.

En bref, naissance violente pour Arthur,car lui aussi avait pris double dose d’anesthésie. N’a pas pleuré, n’a pas bougé, rien… Il dormait. D’où le scanner, pour voir si tout allait bien…

Le lendemain, à 7h, j’ai pu l’allaiter, ce fut un moment magique, mon fils dans les bras de son père, accompagné d’une sage femme, une vraie surprise… le plus beau des rendez vous…

14 mois après, je souffre encore de cette césarienne. Je n’ai pas eu le choix, et je ne parle pas de l’acte, mais du déroulé de l’acte. Mon fils avait besoin de naitre rapidement. Et encore aujourd’hui, je suis certaine, qu’on aurait pu éviter cette chirurgie anticipée, préparée, et traumatisante, ou essayer de faire en sorte que mon fils comme moi, la vivions le mieux possible.

Donc mon projet pour cette nouvelle grossesse (et j’en ai déjà parlé un peu), c’est d’accoucher par voie basse. On appelle ça un AVAC.
Dur projet qu’il faut vendre, car je cumule encore plus de choses que pour ma première grossesse, je suis toujours ronde, toujours diabétique et surtout j’ai un utérus cicatriciel…
M’enfin pour le dernier, ça ne gène pas certains médecins, ni ma gynéco.

Ce qui pose un problème, c’est que je sois:
 TOUJOURS DIABETIQUE… 

 

commentaires
Chargement...